Le stress, un fléau moderne aux impacts multiples
Le stress, fléau des temps modernes, est un ensemble de réactions émotionnelles et physiques face à une situation perçue comme difficile. Il s’agit d’une réaction naturelle tant qu’elle reste modérée.
Le stress peut toucher tout le monde, le plus souvent sur une courte durée. Cependant, lorsque le stress devient chronique, il peut entraîner divers troubles comme des problèmes digestifs, des maux de tête, des troubles du sommeil et d’autres atteintes physiologiques.
L’infertilité est généralement évoquée par les médecins lorsqu’un couple, sans contraception et malgré des rapports réguliers, ne parvient pas à concevoir un enfant après deux ans d’essais. Notons qu’environ 15 à 20 % des cas d’infertilité sont médicalement inexpliqués, laissant penser que des facteurs psychologiques pourraient jouer un rôle.
Les émotions influencent directement notre corps, créant un lien fort entre l’esprit et le corps. En période de stress intense, les effets peuvent inclure :
- Des cycles menstruels sans ovulation ou irréguliers
- Une absence totale de règles (aménorrhée)
La présence d’adrénaline, hormone libérée en cas de stress, signale au corps que les conditions pour une grossesse ne sont pas idéales. De plus, lorsque la procréation devient un objectif programmé, le stress et la pression ressentis peuvent transformer l’acte sexuel en « devoir » plutôt qu’en une source de plaisir, ralentissant ainsi le processus de reproduction. C’est ce que l’on appelle l’infertilité psychologique.
L’infertilité peut entraîner d’importantes répercussions, engendrant des difficultés dans les relations familiales et amicales, des tensions financières, des perturbations dans la dynamique conjugale et une altération de l’intimité sexuelle. En résumé, elle peut générer un stress significatif.
Est-ce que le stress est un facteur déclenchant de l’infertilité ?
Bien qu’il semble improbable que le stress en soi puisse causer directement l’infertilité, il peut perturber la capacité d’une femme à concevoir. Des études suggèrent que les femmes ayant des antécédents de dépression ont deux fois plus de risques de souffrir d’infertilité, tandis que l’anxiété peut prolonger la période nécessaire pour concevoir. Des recherches sur les femmes subissant une fécondation in vitro ont également révélé une baisse du taux de réussite lorsque le stress est présent.
Des études démontrent que les femmes souffrant d’infertilité éprouvent des niveaux d’anxiété et de dépression comparables à ceux des patientes atteintes de cancer, de maladies cardiaques ou du VIH.
Les effets du stress sur le corps et la fertilité
Pour comprendre comment le stress influence la fertilité, il est important d’examiner ses mécanismes biologiques. En situation de stress, notre corps active une réponse physiologique complexe, libérant des hormones comme le cortisol et l’adrénaline. Cette réaction de « lutte ou fuite » est utile pour faire face aux urgences, mais, si elle devient chronique, elle peut nuire à notre santé, y compris à notre fertilité.
Le stress prolongé peut perturber l’équilibre hormonal du corps, impactant directement les fonctions reproductives. Chez les femmes, cela peut entraîner des irrégularités menstruelles, des cycles sans ovulation et une baisse de la qualité des ovules. Chez les hommes, le stress peut altérer la production de spermatozoïdes, diminuant leur nombre et leur qualité.
Causes du stress lié à l’infertilité
Après de longs efforts pour concevoir, le stress peut s’intensifier. Le choix de solliciter une aide médicale peut également augmenter le stress en raison de la multiplication des rendez-vous, des planifications, des diagnostics et des traitements, qui impliquent souvent des discussions intimes et personnelles sur le corps. Ces cycles répétés et les traitements prolongés peuvent contribuer à aggraver le stress lié à l’infertilité.
Symptômes de stress associés à l’infertilité
Voici quelques signes qui peuvent indiquer la nécessité de consulter un spécialiste :
- Préoccupation constante face à l’infertilité
- Tensions dans le couple
- Anxiété et agitation
- Troubles du sommeil
- Dépression
- Sentiments de tristesse, de culpabilité ou de dévalorisation persistants
- Difficultés dans les rapports sexuels planifiés
- Isolement social
- Perte d’intérêt pour les activités et relations habituelles
- Troubles gastro-intestinaux
- Variations de l’humeur fréquentes
- Difficulté de concentration et de mémoire
- Changement d’appétit, de poids ou de sommeil
- Douleurs chroniques dans le dos ou le cou
- Augmentation de la consommation d’alcool ou de drogues
- Pensées suicidaires ou idées de mort
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Gestion du stress et fertilité
Pour mieux gérer le stress, il est primordial de mener une vie saine, en débutant par une activité physique régulière. Les études continuent de confirmer les bienfaits de cette pratique tant sur le plan physique que mental.
Une alimentation équilibrée est également essentielle, mettant en avant les acides gras oméga 3, les aliments à faible indice glycémique, les vitamines du groupe B et le magnésium, reconnus pour leur capacité à contrer le stress.
Idéalement, il serait souhaitable d’éliminer les sources de stress, mais ce n’est pas toujours réalisable. Dans ce cas, il est crucial d’apprendre à gérer le stress et à y faire face. Plusieurs méthodes se sont avérées efficaces à cet égard :
- La relaxation
- La méditation, notamment la MBSR (Réduction du stress basée sur la pleine conscience)
- La sophrologie
- Le yoga
- L’hypnose
Pour y faire face, on peut également ;
Investiguez les réponses typiques à l’infertilité. Échangez avec d’autres personnes confrontées à cette réalité. Informez-vous sur votre état de santé et explorez les différentes options de traitement disponibles.
Exprimez à votre partenaire vos émotions et vos besoins, tout en encourageant également votre partenaire à exprimer les siens de manière différente. Abordez les divergences d’opinions et cherchez à éviter les conflits.
- Prenez soin de votre santé.
Assurez-vous de passer un bilan de santé annuel. Adoptez une alimentation équilibrée, pratiquez régulièrement une activité physique, dormez suffisamment et prévoyez du temps pour vous détendre et vous divertir.
- Gérez le stress sexuel.
Le stress sexuel est courant chez les couples confrontés à l’infertilité, souvent parce qu’ils considèrent les rapports sexuels comme une obligation plutôt que comme un moment de plaisir. Pour y faire face, envisagez de faire une pause dans les tentatives de conception, de séparer les aspects procréatifs et ludiques des relations sexuelles, et d’explorer des formes de contact sensuel qui ne visent pas nécessairement la conception.
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Il appartient à chacun de trouver la méthode qui lui convient le mieux.
ARTILE REDIGE PAR Dr El Mehdi HISSANE
Gynécologue à Casablanca spécialiste de l’infertilité et de la stérilité
Pour plus d’informations, contact : 0522 950 439/0522 942 945